On l’a parfois qualifié de film « misogyne » et de réflexion sur un #metoo au féminin. Deux étiquettes qui me semblent aussi fausses l’une que l’autre.

L’abrupte, cérébrale et magnétique cheffe d’orchestre Lydia Tár profite-t-elle de son statut pour manipuler de jeunes musiciennes vulnérables ? Oui. Mais dans son cas, quelques jours suffisent pour entraîner sa chute.

Austère et fascinant pendant ses deux premières heures, baroque et brouillon dans sa dernière demi-heure, « Tár » m’a laissé une impression confuse, frustrante.

J’entends les critiques qui vantent, à juste titre, le sous-texte gothique, voire horrifique, du film. Et l’effort qu’il faut faire post-visionnage pour réinterpréter tout ce que l’on vient de voir, à la lumière de son épilogue. Mais suffit-il d’ajouter des strates à une histoire pour la rendre meilleure ?

De mon côté reste la sensation de léger gâchis, celui d’avoir pensé l’intrigue pour y déployer une performance d’actrice, plutôt que pour tenir un récit. Évidemment Cate Blanchett, déjà ensevelie sous les récompenses, est immense. Et c’est probablement là l’imprudence de « Tár » : lui avoir tout demandé et avoir tout obtenu.

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