Il y a 6 mois, jour pour jour.

Je savais déjà que mon deuxième enfant serait mon ticket pour changer de vie, mais je me demandais encore comment j’allais faire pour aimer Anouk autant qu’Ève.
 
Lors de ma première grossesse, je parlais ici du mystère et de la solitude de la maternité. De ce qu’elle peut aller réveiller de sauvage, d’absolu, d’indicible en nous. D’impossible à anticiper, à partager. Même avec le père de notre enfant. 

Elle était là, la réponse. Je ne pouvais pas prévoir la puissance de ce que je ressens pour Anouk, ni la détermination qui m’accompagne depuis son arrivée, comme un torrent qui m’irriguerait secrètement. 
Je ne vois qu’après coup tout ce qui a fondé cette deuxième maternité, tout ce qui l’a rendue aussi exceptionnelle que la première, les vannes qu’elle a ouvertes dans mon coeur.

Ève m’a fait avancer en tant que mère, Anouk en tant qu’individu. Avoir un deuxième enfant m’a obligée à faire des choix, et Dieu merci ! 

Si j’avais eu l’énergie de continuer des semaines de 60 heures, si j’avais eu la force de voir si peu mes filles, si j’avais eu l’argent pour les faire garder, alors peut-être que je serais restée là où j’étais, à tirer sur le même fil. 
Je serais devenue une de ces superwomen qui prétendent ne “renoncer” à rien, discours qui m’a toujours agacée, tant je le trouve creux, vide d’enseignements.

Moi ce qui m’apprend quelque chose ce sont les arbitrages, quelles portes on décide de fermer, à quel moment de sa vie. Et il me suffit de regarder dans mon cercle proche pour voir comme c’est parfois difficile, ne serait-ce que financièrement, et à quel point les femmes ont besoin de s’encourager et de s’applaudir quand elles ferment des portes, et pas seulement quand elles les ouvrent.

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