J’en suis beaucoup, dont j’achète les livres systématiquement, mais ma championne des championnes, c’est Marie-Hélène Lafon.

Mon premier grand choc d’écriture, avec « Liturgie », en 2002.
J’avais 22 ans, j’étais jurée au Grand Prix des Lectrices de ELLE. J’ai découvert « Liturgie » dans un colis de la sélection. Et compris qu’écrire ça pouvait être aussi ça. Cette rugosité-la. Ces sujets-là. Ces «gens»-là.

Ça a tout changé pour moi. Ma vision germanopratine de la littérature française s’est effondrée, et c’est la meilleure chose qui me soit arrivée.

Je suis restée fidèle à Marie-Helene Lafon depuis vingt ans, rattrapant peu à peu sa bibliographie, ses petits livres courts et denses comme des gifles. Ce sillon qu’elle creuse et qui est au fond un seul et même récit. Car comme elle le raconte si bien dans « Chantiers » :

« Quand j’ouvre un chantier, je ne sais pas si j’irai au bout, si ça deviendra un livre, en d’autres termes s’il m’apparaîtra nécessaire et évident, au bout d’un certain temps, de prélever sur la masse textuelle et dans la carrière de mots, un morceau, une pièce, un fragment qui ferait livre, comme on fait bande à part sans cesser d’appartenir. »

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