Je vois l’Ozempic monter en puissance avec une excitation malsaine, un doux parfum de familiarité. « Skinny is back and it never left ».

Les posts dénonçant le body shaming des années 90 et 2000, ces plaidoyers qui étaient encore partout il y a six mois, se raréfient déjà.

Le poids redevient cette marmite sociétale avec laquelle on s’ébouillante. Et l’amaigrissement, un ticket gagnant pour le seau de merde.

Anna Roy se fait harceler parce qu’elle a minci et qu’elle raconte pourquoi dans un livre.
Selena Gomez aussi, mais sans avoir besoin d’écrire. Apparaître lui suffit.
Margot Robbie et Lily Collins sont renvoyées dos à dos. L’une pour avoir « ruiné son corps » pendant sa grossesse, l’autre pour avoir fait appel à une mère porteuse. Et donc conservé sa ligne.

« Women can’t win. »

Moi non plus je can’t win avec mes atermoiements pondéraux. Ma manière de ne pas trancher, de rester pétrifiée entre le vœu de minceur et le prix qu’il coûte.

Je can’t win sauf sur LinkedIn. Ah non là, sur LinkedIn c’est le jackpot. J’y suis devenue une cliente, un marché, une aubaine.

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« 76 kilos », c’est mon nouveau livre en ligne sur Kessel.
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Chapitre 7 – VACHE MAIGRE – Paru le 15 mars 2025

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